La bande dessinée et l’illustration comme moyen de partager l’amour de Dieu : Conversation avec José Carlos Gutiérrez
José Carlos Gutiérrez est un graphiste, illustrateur et artiste basé à Mexico qui dirige l’association internationale de BD, Comix35 Next Gen.
Racontez-nous comment vous êtes venu à la foi.
J’ai été élevé dans la religion catholique, mais je n’ai jamais vraiment compris les enseignements, et à certains moments de ma vie, j’ai même nié l’existence de Dieu. Puis, à l’âge de 23 ans, je suis entré dans un programme de désintoxication où j’ai rencontré un homme dont la vie avait été restaurée. Il m’a invité à un événement dans son église. C’est à ce moment là que ma vie a été chamboulée. Je me suis réconcilié avec Dieu et même plus, j’ai enfin compris que je pouvais lui parler et m’attendre à son soutien dans ma vie. Depuis, je n’ai jamais cessé d’aller à l’église, de prier et de lire la Bible tous les jours.
Racontez-nous comment vous vous êtes intéressé à l’illustration et à la bande dessinée.
Ma mère était dessinatrice de mode et enseignante, et elle peignait également en utilisant différentes techniques. Les fournitures artistiques étaient omniprésentes dans notre maison. Je dessine depuis toujours. J’ai commencé par copier les personnages de dessins animés et les superhéros des bandes dessinées du journal du dimanche, puis j’ai ajouté des dialogues à mes dessins.
Lorsque ma mère m’a acheté des livres pour apprendre à dessiner des personnages de BD et de dessins animés, je passais des heures chaque jour à remplir les espaces vides de ces livres. J’emportais un carnet et un crayon partout où j’allais. Lorsque je suis arrivé au lycée, les professeurs adoraient mes bandes dessinées et je savais que je voulais gagner ma vie en dessinant et étudier l’animation. Cependant, comme la filière la plus proche était le graphisme, j’ai choisi ce domaine d’études.
Lorsque j’ai rencontré Jésus en 2002, j’ai voulu utiliser mes dessins pour aider les autres à connaître l’amour de Dieu. En 2005, j’ai entendu parler de Comix35, et aujourd’hui je dirige Comix35 Next Gen.
Comment utilisez-vous l’art et la bande dessinée pour enrichir l’Église et influencer la société ?
Depuis 2005, je réalise de courtes bandes dessinées (d’une à sept pages) pour des magazines chrétiens. En ajoutant la narration graphique à une publication imprimée ou numérique, l’éventail des lecteurs s’élargit. Les bandes dessinées courtes sont un excellent moyen de partager des vérités bibliques d’une manière divertissante et relativement peu onéreuse. Je crois fermement que la Parole de Dieu change les vies, et je suis inspiré par les versets 10 et 11 du chapitre 55 du prophète Esaïe : « La pluie et la neige tombent des cieux, mais elles n’y retournent pas sans avoir arrosé la terre, sans l’avoir rendue fertile, sans avoir fait germer les graines. Elles procurent ainsi de la semence au semeur et du pain à celui qui a faim. Eh bien, il en est de même pour la parole qui sort de ma bouche : elle ne revient pas à moi sans avoir produit d’effet, sans avoir réalisé ce que je veux, sans avoir atteint le but que je lui ai fixé ».
Les réseaux sociaux permettent à présent d’atteindre des personnes dans le monde entier. L’année dernière, j’ai lancé la BD Instagram « Rencontres pour la vie », qui adapte des passages de la Bible dans lesquels on découvre des personnages dont la vie a été changée par une rencontre avec Jésus.
J’ai également lancé des projets animés – des BD courtes avec du son et des cases en mouvement qui peuvent être partagées sur n’importe quel appareil. L’un des projets qui me plaît le plus est l’illustration chaque semaine d’histoires pour enfants écrites et racontées par mon pasteur. Ces histoires sont appréciées par les membres de l’église et utiles pour témoigner auprès d’autres.
Parlez-nous des bandes dessinées dans différentes parties du monde. Où sont-elles les plus populaires ?
C’est au Japon, aux États-Unis et en France que les BD et Comics sont les plus populaires et les plus influents. Au Japon, les BD sont appelées « Manga », et la narration visuelle et les personnages illustrés sont souvent utilisés dans la communication officielle, dans les rues et dans le métro. La production y est si importante qu’il existe des lieux appelés « Manga Kissa » où l’on paie à l’heure pour lire des milliers de titres de Manga. Le Comiket est un événement de quatre jours où de grandes maisons d’édition et des dessinateurs de Manga indépendants vendent leurs productions.
La popularité des bandes dessinées s’est également accrue au Mexique où je vis. Les BD et les romans graphiques imprimés au Mexique sont vendus dans les librairies. La production locale de BD augmente partout dans, et les auteurs indépendants et les petites maisons d’édition se multiplient également.
En quoi la bande dessinée peut-elle transmettre des messages importants que d’autres moyens ne peuvent pas véhiculer ?
La BD est une forme d’art, mais elle est également utile pour attirer des personnes qui ne sont pas forcément disposées à lire beaucoup de texte. Je me souviens être allé chez le coiffeur quand j’étais enfant et d’avoir vu des gens de tous âges prendre les comics à disposition et les lire pendant qu’ils attendaient. Les bandes dessinées impliquent pleinement le lecteur en faisant travailler ensemble les deux parties du cerveau, en combinant textes et images. La BD est un excellent moyen de faire passer des messages importants au plus grand nombre.
Initialement publié sur le site de MAI, le 27 mai 2021 (https://maiglobal.org/jose-carlos-gutierrez/)