Un outil au creux de la main
Alors que parait La boussole – 30 pépites spirituelles pour garder le cap nous avons voulu en savoir plus sur l’origine de ces méditations en interrogeant Isabelle Richard, présidente de la Fédération de l’Entraide Protestante (FEP).
Quelle est l’histoire de La Boussole ?
La Boussole est née au tout début du premier confinement, lorsque nous nous sommes retrouvés dans une situation inédite et en état de sidération face à ce qui se passait. Nous avons été saisis, très préoccupés de la situation des personnes qui vivaient dans des lieux fermés (établissement d’accueil pour les handicapés par exemple ou encore les hôpitaux). Ces personnes se retrouvaient privées de tous ceux qui étaient là habituellement pour les entourer sur le plan spirituel (aumôniers, pasteurs, bénévoles). Elles risquaient de se retrouver dans des situations de solitude et de détresse.
Très vite, nous avons réuni des personnes ressources et nous avons réfléchi à une proposition de message à dimension spirituelle qui réponde aux préoccupations du moment. Il y avait beaucoup d’angoisse, de questionnements à tous les niveaux. La relation à l’autre était altérée (pas le droit de se toucher ou de s’embrasser, par exemple). Nous voulions nous positionner sur ce qui se passait, à la lumière des Écritures.
C’est Isabelle Bousquet (pasteure à la Fondation John Bost) qui a eu l’idée du titre, La Boussole. Des pasteurs ont commencé à rédiger. Au début, les questions étaient liées à la pandémie : Est-ce que l’autre est une menace ? Comment faire face à des annulations et à tous ces changements dans nos projets ?…
Nous pensions que ça allait durer quelques semaines. Mais après un confinement assez long, il y en a eu un deuxième. Nous n’avons pas arrêté. Nous avons eu énormément de messages touchants qui nous ont encouragés à continuer. L’équipe de rédaction s’est étoffée au fil du temps.
Comment choisissez-vous les thèmes pour votre lettre hebdomadaire ?
Nous nous réunissons tous les mois pour identifier les questions que nous allons traiter. Nous essayons d’être attentifs à ce que vivent les gens, au contexte, à l’actualité. Certains lecteurs envoient leurs questions, et nous en sélectionnons certaines. C’est actuellement Brigitte Martin qui reçoit et traite les questions des lecteurs.
Un premier ouvrage est paru, qui était très lié à la pandémie, tandis que ce nouveau recueil aborde des questions plus universelles.
Une fois qu’on est d’accord sur la question, on en cisèle l’intitulé. Ce sont des moments très intéressants avec des visions qui se croisent, différentes approches. Ensuite, nous ouvrons nos Bibles pour trouver le verset qui fait écho à la question posée.
Qui sont les contributeurs (auteurs et artistes) de ce livre ?
La question est confiée à deux théologiens ou pasteurs, puis, au fil du temps, nous avons ajouté une troisième voix : un acteur de terrain qui apporte un autre éclairage.
Les artistes nous offrent leurs œuvres, nous avons un joli bouquet d’artistes qui illustrent chaque question. Parfois, c’est nous qui passons commande pour illustrer certaines thématiques.
À qui s’adresse ce livre ?
Nous ne nous adressons pas uniquement à des chrétiens, mais aussi au grand public, qui ne connait pas forcément la Bible. Le vocabulaire est choisi pour que les personnes qui ne connaissent pas la Bible puissent comprendre. Les questions concernent tout le monde. Le petit verset peut nourrir les réflexions et interpeler.
Quelles ont été les réactions à la création de la lettre hebdomadaire La Boussole ?
Plusieurs milliers de lecteurs lisent La Boussole chaque semaine et nous avons reçu de nombreux témoignages de reconnaissance. En voici deux :
Un sujet qui nous concerne, des témoignages sincères, la profondeur du vécu et le souffle de l’Esprit : autant d’éléments qui constituent ce cocktail énergisant qui vient booster ma vision de la mission.
Nicole Deheuvels, pasteure, ancienne directrice du département SolosDuos à la Fondation La Cause
Les semaines passent et je me nourris chaque fois de ces si jolies publications dont les thématiques font écho au vécu de tous les jours.
Les semaines passent et souvent, la seule lecture de La Boussole me redonne énergie et courage quand le quotidien professionnel devient trop lourd ou troublé.
Les semaines passent et je ne prends pas le temps de dire merci pour ces regards croisés, éclairants, soutenants.
Alors aujourd’hui, je veux dire merci pour ce magnifique travail toujours riche et renouvelé. C’est un cadeau que je reçois avec beaucoup de reconnaissance.
Clément Grenier, directeur du Foyer fraternel à Bordeaux
Est-ce que La Boussole va continuer ?
La Boussole est née dans une situation particulière, mais qui répondait à un vrai besoin, et ça a été l’occasion de remettre l’ancrage spirituel au centre de notre action. Cette publication me tient beaucoup à cœur et, tant que je serai présidente de la FEP, nous en poursuivrons l’édition.
Un dernier mot ?
Nous sommes très reconnaissants à tous ceux qui écrivent pour La Boussole, qui est portée par l’écriture de nombreux bénévoles, et aux artistes !
Que ce message soit source de lumière dans un monde parfois si sombre et si inquiétant pour nos contemporains. Si La Boussole peut être un outil au creux de la main pour nous aider à avancer, nous en serons très heureux.